Soirée entre pote !
   

Après une journée pareille, il fallait bien que notre ermite sorte de chez lui. Perdre un animal sur la table d’opération, il n’avait jamais su le supporte et ce même lorsqu’il est bien conscient que le risque est plus qu’élevé et que le propriétaire en est conscient. Bref, c’est dans ce genre de moment qu’il ne faut pas rester seul au risque de voir les antidépresseurs vous tendre à nouveau les bras. Il avait eu du mal à se débarrasser de ces derniers, il ne devait pas retomber dedans en sachant pertinemment qu’ils étaient devenus une véritable addiction. Bref, c’est assez naturellement qu’il se tourna vers Adam pour oublier sa tristesse et passé une meilleure soirée qu’il n’avait passé la journée. Le flic accuserait un léger retard, probablement encore à cause de son chef, mais cela ne le dérangeait pas, cela lui laisserait le temps de prendre une douche amplement mérité, de faire un saut à la pâtisserie du coin avant d’aller l’attendre devant chez lui. C’est donc une fois frais et dispo qu’il prit la route, non sans avoir laisser ses dernières recommandations au chien et au chat. Il n’y avait guère de monde à la pâtisserie ce qui n’était pas étonnant vu l’heure tardive et une fois les courses terminées, son voyage s’arrêta sur le parking de la résidence où vivait l’ami Adam.
Le chemin, il le connaissait par cœur, nul besoin de regarder le plan ou les numéros d’étage et d’appartement. Son regard azur se posa sur sa montre mickey mouse avant qu’il ne s’appuie contre un mur pour attendre l’arrivée triomphale de son ami. Enfin, la voix de l’agent de police retentit, sortant le grand brun de ses réflexions. « Presque pas. » Assura-t-il avec un sourire aimable. Il emboita le pas à son ami et rentra dans l’appartement, se défaisant de la boite de donuts et de son manteau la seconde d’après. Connaissant les lieux relativement bien, il se permit d’installer les donuts sur une assiette avant de rejoindre le salon. Il remercia l’autre homme pour la canette qu’il ouvrit après. « Trois mois sans antidépresseur, ça te va ? » demanda-t-il avec un sourire ironique avant de boire un coup.

   

   

Soirée entre pote !
   

Oui, la croyance populaire que les flics aiment les donuts à la vie dure on peut le dire, mais dans un autre sens c’était aussi une des pâtisseries que le grand brun affectionnait particulièrement alors bon… ce n’était pas que cette croyance –souvent erronée- qui l’avait poussé à faire ce choix. Sans compter qu’à cette heure-ci, les pâtisseries n’ont plus énormément de choix dans l’étalage. Prenant une autre gorgée de soda, pour saluer donc ce à quoi on buvait ce soir, Richard reposa la canette avant de prendre l’un des anneaux sucrés et le porté à sa bouche. Il prit le temps de le mastiquer et de l’avaler avant de répondre à son camarade. « Je n’en suis pas certains… Comme toujours il y a des hauts et des bas. Aujourd’hui, j’ai perdu un animal sur la table donc… le moral en prend un coup. » Pour sûr, ce serait même le genre d’évènement qui, si prêt de l’arrêt de ses médicaments, pourrait le faire replonger dans son addiction aux antidépresseur. Ce qui le conduirait indubitablement vers une leçon de morale de l’un ou l’autre de ses plus proches amis, familles ou collaborateurs. Donc, il se faisait quelque peu violence pour ne pas sombrer à nouveau et se tenir tranquille, d’où finalement ce besoin de penser à autre chose en venant voir Adam. « Sinon… ouais… on ne peut pas dire que je sois très au courant du reste. » Lança-t-il avec ironie. Oui, monsieur vit presque en ermite et se fout pas mal de ce qui se passe en dehors de son haras, du cabinet vétérinaire et de la vie de ceux qu’il considère comme les plus proche. « Ah si, il y a un nouveau poulain au haras, il a quatre jours. Un vaillant gaillard. » Quand le monde ne tourne plus rond à vos yeux, difficile de le regarder tourner pour les autres, alors fatalement le peu de nouvelles que pourraient obtenir l’autre homme de celui-ci ce serait dans ce goût-là. « Faut que je pense à aller faire coucou à ma cousine, mais… à force tu sais, j’ai l’impression qu’elle finira par en avoir sa claque de moi. » Et même s’il le disait sur un ton plein d’humour, il le pensait tout de même très fort. « Bon allez, vas-y raconte-moi ta semaine de merde qu’on se noie dans les bulles de ce soda. » À défaut de se noyer dans l’alcool dont il savait qu’il était la bête noire de son ami.